Laboratoire neurophotonique
UFR des Scicences Fondamentales et Biomédicales
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Soit un matériau dont le coefficient de réflexion (en puissance) est \(R\) soumis à un rayonnement lumineux de \(\Phi\) watt :
Selon la nature du dispositif éclairé, l'effet photoélectrique se manifeste sous diverses formes :
Les grandeurs relatives aux rayonnements lumineux peuvent être évaluées :
On s'intéresse à l'énergie de l'onde lumineuse. On définit :
Pour une source ponctuelle, on définit :
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Pour une source étendue, on définit:
Toutes ces grandeurs peuvent être définies pour une source monochromatique ou sur tout le spectre de la source
Grandeurs radiométriques
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Grandeurs photométriques
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Eclairement | \(lx\) | |
---|---|---|
ciel nocturne | \(3.10^{-4}\) | |
pleine lune | \(0,2\) | |
ampoule 75 W à 2m | \(40\) | |
éclairage de rue | \(50\) | |
éclairage artificiel | \(100\) | |
extérieur, temps clair | \(2.5\,10^{4}\) | |
plein soleil, midi | \(10^5\) |
Luminance | \(cd.m^{-2}\) | |
---|---|---|
seuil de percep. oeil | \(10^{-6}\) | |
ciel nocturne | \(10^{-4}\) | |
pleine lune | \(2.10^{3}\) | |
papier blanc, au soleil | \(3.10^{4}\) | |
éblouissment | \(5.10^{5}\) | |
lésions possibles | \(2.5\,10^{8}\) | |
soleil | \(1.6\,10^{10}\) |
C'est l'unité fondamentale
1 candela c'est :
l’intensité lumineuse, dans une direction donnée, d’une source qui émet un rayonnement monochromatique de fréquence égale à 540 \(10^{12}\) Hz et dont l’intensité énergétique dans cette direction est de 1,464 \(10^{-3}\) \(W.sr^{-1}\). $$ E=\frac{hc}{\lambda}=h\nu \qquad 540\,\textrm{THz} \quad\to\quad 555\,\textrm{nm} \qquad v(\lambda=555\,\textrm{nm})=1$$ $$ L= k\times(vB) \quad\to\quad I_\ell= k\times(vI_e) $$ $$ k(1\times 1,464 10^{-3})=1\,\textrm{cd} \quad\to\quad k=683 $$
On note :
2 types de cellules photosensibles (vertébrés) :
si le courant d'obscurité est maintenu constant, les fluctuations du courant \(\Delta I\) ne sont dues qu'aux fluctuations du photocourant \(\Delta I_p\).
$$S=\frac{\Delta I}{\Delta \Phi}=\frac{\Delta I_p}{\Delta \Phi}$$L'unité de la sensibilité \(S\) est l'A/W (ou éventuellement l'A/lumen ou l'A/lux)
Pour un capteur linéaire (dont la sensibilité ne dépend pas de \(\Phi\)):
$$S=\frac{I_p}{\Phi}$$La sensibilité spectrale augmente en fonction de la longueur d'onde, \(S\propto\lambda\).
En fait, \(\eta\) et \(R\) dépendent aussi de \(\lambda\).
C'est la caractéristique du capteur par rapport à son "bruit de fond", sa capacité à détecter des signaux faibles.
Le bruit est représenté par une source de courant dont l'intensité est proportionnelle à la racine carrée de sa valeur quadratique moyenne \(\langle I_b^2\rangle\). Cette VQM dépend des phénomènes physiques en jeu.
pour les capteurs optiques on considère deux types de bruit :
Le bruit d'agitation thermique des porteurs de charge dans toute résistance, pour lequel: $$ \langle I_b^2 \rangle=\frac{4kT B}{R}$$
Le bruit de grenaille (ou bruit quantique ou shot noise) thermique des porteurs de charge dans toute résistance, pour lequel: $$ \langle I_b^2 \rangle=2qIB$$
Les sources de bruit s'additionnent quadratiquement :
$$ I_b=\sqrt{\sum_i I_{bi}}=i_b\cdot\sqrt{B}$$La bande passante \(B\) est une caractéristique de la mesure (de l'application) plus que du capteur lui-même. C'est la densité spectrale de bruit \(i_b\) qui caractérise le capteur. Elle s'exprime en \(\rm A/\sqrt{Hz}\)
Par définition la puissance équivalente au bruit P.E.B. (noise equivalent power N.E.P.) est la puissance qui produirait en sortie de capteur, pour \(B=1\,{\rm Hz}\) un photocourant \(i_p\) égal au courant de bruit.
$$ i_p=S\cdot P \;\to\; PEB=\frac{i_b}{S}\;{\rm W/\sqrt{Hz}}$$Plus la PEB sera faible, plus le détecteur sera apte à capter des signaux de faible intensité.
On définit aussi la détectivité, qui est l'inverse de la PEB :
$$D=\frac{1}{PEB}=\frac{S}{i_b}\;{\rm W^{-1}\cdot\sqrt{Hz}}$$Et comme les bruits élémentaires sont souvent proportionnels à \(\sqrt{A}\) (où \(A\) est la surface active du détecteur) on définit aussi la détectivité spécifique :
$$D^*=\frac{\sqrt{A}}{PEB}= \frac{\sqrt{A}\cdot S}{i_b}=\frac{\sqrt{A}\cdot S\cdot \sqrt{B}}{PEB}\;{\rm cm.\sqrt{Hz}.W^{-1}}$$On considère un semiconducteur "dopé" avec une concentration \(N_d\) d'ions dits "donneurs d'électrons".
Dans l'obscurité l'ionisation a lieu par activation thermique et elle proportionnelle au nombre de porteurs non-ionisés soit : \(a(N_d-n_o)\) où \(a\propto \exp(-qW_d/kT)\) fixe l'importance de l'activation thermique.
La recombinaison est proportionnelle à la d'électrons \(n_o\) et à celle des atomes ionisés aussi égale à \(n_o\), soit : \(bn_o^2\) $$\frac{d n_o}{d t} = a(N_d-n_o)-bn_o^2 $$
A l'équilibre - régime permanent : $$\frac{d n_o}{d t} = 0 \;\to n_o= -\frac{a}{2b}+\sqrt{\frac{a^2}{4b^2}+\frac{aN_d}{b}} $$
On peut définir la conductivité d'obscurité : $$ \sigma_o=q\mu n_o$$
Sous un flux de photons d'énergie \(> W_d\) des porteurs sont photocréés avec un taux \(G\), ou \(g=G/v\) le taux par unité de volume \(v\) : $$g=\frac{G}{v}=\frac{1}{AL}\frac{\eta(1-R)}{h\nu}\Phi$$
La cinétique de génération-recombinaison devient : $$\frac{d n}{d t} = a(N_d-n)+g-bn^2 $$
On considère le cas où le flux lumineux est assez important pour la photocréation soit le processus dominant et que le nombre de porteurs photocréés soit bien supérieur à celui de poteurs présents dans l'obscurité. $$ g>>a(N_d-n)\; ;\; n>>n_o$$
Dans ces conditions : $$ n=\sqrt{\frac{g}{b}}$$
La conductivité \(\sigma=q\mu n\) est proportionnelle à \(\Phi^{0,5}\). En pratique on trouve \(\sigma\propto\Phi^{0,5 - 1,0}\), ce qui peut être décrit par un modèle plus rigoureux.
Le nombre de porteurs se recombinant par est proportionnel au nombre de porteurs \(n\) et inversement proportionnel à leur "temps de vie" \(\tau_n\).
A l'équilibre, ce "taux de recombinaison" est égal au taux de génération : $$ g=\frac{n}{\tau_n}$$
La résistance de la plaque photoconductrice s'exprime comme suit : $$ R=\frac{1}{\sigma}\frac{L}{A}=\frac{1}{q\mu n}\frac{L}{A}$$
Lorsque on applique une ddp \(V\) : $$ I_p = q\mu n \frac{A}{L} V$$
Par ailleurs:
Le courant \(I_p\) est \(F\) fois supérieur à la charge libérée (photocréée) par seconde. \(F\) est un facteur de gain qui peut être de l'ordre de \(10^5\).
On constate que le courant est d'autant plus important que :
On distinguera deux résistances :
Ces deux résistances sont en parallèle :
$$R_p//R_o \;\to\; R=\frac{R_oR_p}{R_o+R_p} = \frac{R_oa\Phi^{-\gamma}}{R_o+a\Phi^{-\gamma}} $$En général \(R_o>>R_p \;\to\; R=a\Phi^{-\gamma}\)
La résistance n'est pas linéaire en fonction du flux à mesurer, mais on pourra la linéariser à l'aide d'une résistance fixe, sur une plage flux limitée.
Par ailleurs, il faudra toujours considérer une dépendance en température de la résistance.
Alimentée par une tension \(E\) et une résistance \(R_s\), la puissance dissipée dans la résistance \(P=RI^2=V^2/R\) sera :
$$ P = \frac{RE^2}{(R+R_s)^2}\quad\to\quad P_{max}=\frac{E}{4R_s}\;\textrm{si}\; R_s=R$$C'est l'échauffement liée à cette puissance dissipée qui limite les performances. Un radiateur ou un système de refroidissement est souvent utilisé.
On exprime la loi d'Ohm en fonction de la conductance : $$V=RI \;\to\; I=G_cV$$
Ici : $$\frac{1}{R}=\frac{1}{R_o}+\frac{1}{R_p}\;\to\;G=G_{co}+G_{cp}=G_{co}+\frac{\Phi^\gamma}{a}$$
Le courant total s'écrit : $$ I = G_cV = G_{co}V+G_{cp}V = I_o+I_p$$
En général \(I_p >> I_o\): $$ I = I_p= \frac{V}{a}\Phi^\gamma$$
Sauf le cas très particulier où \(\gamma=1\) le courant est une fonction non linéaire du flux reçu
On définira :
Compte tenu des relations précédemment établies : $$ I_p=qFG = q\frac{\tau_n \mu V}{L^2}\eta\frac{(1-r)\lambda}{hc}\Phi(\lambda)\quad(\lambda\leq\lambda_s)$$ avec \(\tau_n\) fonction de \(Phi(\lambda)\) et \(\eta\), \(r\) fonction de \(\lambda\).
Typiquement la sensibilité est de \(10^{-1} - 10^2\) A/W selon le matériau utilisé, et ce pour une tension appliquée de 10V et une surface réceptrice de 1 cm\(^2\).
Dans le cas d'un éclairement modulé, le temps de réponse est lié au temps d'établissement du régime d'équilibre décrit précédemment. Il est selon les matériaux de 0,1 µs à 100 ms.
En pratique, on peut considérer une cellule photoconductrice comme un système du premier ordre avec une fréquence de coupure de l'ordre de 10\(^2\)Hz à 10\(^5\)Hz.
Il faut distinguer ce temps de réponse de la résistance du temps de réponse électrique dans le cas d'un circuit où la résistance serait associée à un condensateur (eg. \(\tau=RC\)).
Typiquement, elle de l'ordre de 10\(^8\) à 10\(^{11}\) cm.Hz\(^{0,5}\).W\(^{-1}\), au maximum de la sensibilité spectrale.
Pour \(\displaystyle v_d << -\frac{kT}{q} \approx -26\,\textrm{mV} \) : $$I_r = I_o$$ C'est le courant inverse de la diode.
Le courant inverse devient : $$I_r= - I_o \exp\left(\frac{q v_d}{kT}\right) + I_o + I_p $$
avec : $$I_p=\frac{q\eta(1-r)\lambda}{hc}\Phi\exp(-\alpha w_p)$$
Pour une polarisation inverse \(v_d\) suffisante : $$I_r=I_o+I_p$$
et pour un éclairement suffisant : $$I_r=I_p$$
L'équation du circuit (droite charge) s'écrit: $$ E= R_mI_r - v_d$$
Elle permet de déterminer le point de fonctionnement \(Q\), autour duquel le capteur est linéaire avec une sensibilté : $$S(\lambda)=\frac{\Delta I_p}{\Delta\Phi}= \frac{q\eta(1-r)\lambda}{hc}\exp(-\alpha w_p)$$